Du cinéma au lycée Durzy : rencontre avec un réalisateur

Article proposé par les élèves de 201 et leur professeure de français Mme Pietri

Sur les pas de Rob-Jan Lacombe... au lycée Durzy

Dans le cadre du projet "Lycéens et apprentis au cinéma", plusieurs classes du lycée Durzy, à Villemandeur, ont pu assister à la projection du court-métrage autobiographique Kwa Heri Mandima - réalisé uniquement à partir de photographies d'enfance - précédant la venue de son réalisateur Rob-Jan Lacombe, ce vendredi 1er mars, dans notre classe de 201, avec notre professeure  de français Mme Pietri.

Fils d'une mère hollandaise et d'un père français, Rob-Jan Lacombe a vu le jour dans un petit village du Zaïre (actuelle RDC) : Mandima. Il a grandi dans un monde complètement différent du nôtre, au milieu de la forêt et écarté de la modernité. Pour ses dix ans, sa famille a quitté le village pour s'installer au Burkina Faso, Rob-Jan se faisant, malgré son jeune âge, la promesse de revenir un jour voir ceux qu'il considérait alors comme sa seconde famille.

Au lycée, une fois les présentations faites, et les retardataires installés, nous avons pu écouter l'histoire derrière ce court-métrage fait dans l'urgence d'une seconde année en école de cinéma à Lausanne, court-métrage par la suite repéré pour participer à des concours et festivals, pour finalement mener au tournage de Retour à Mandima, qui constitue une suite. Il était intéressant de percevoir le décalage temporel : au moment de son départ, dans l'avion, il nous a dit ne pas vraiment avoir réalisé ce qui se passait, car pour lui il allait vers une autre vie, vers du bonheur. Avec le recul, on est ému par la situation : tout le village était réuni autour de l'avion, on voit la fracture entre deux mondes, mais l'enfant de dix ans qu'il était ne s'en rendait pas compte, et c'est cette innocence qui émeut. Il était également amusant d'entendre des anecdotes sur son enfance, comme la pêche au poisson-chat.

Une activité nous a ensuite été proposée : réunir photos et témoignages personnels afin de filmer notre propre court-métrage, mêlant nos histoires personnelles, nos sentiments, nos émotions. Par groupes de cinq, nous sommes donc passés devant la caméra, chacun avec sa photo-souvenir, expliquant nos choix et certains éléments de notre vie personnelle. Rob-Jan attendait de nous que nous fassions vivre nos photos, en leur donnant un sens fort. Ce projet a été, pour tous, riche en émotions. Nous avons dû nous ouvrir et partager nos passés, et il a été intéressant de constater que plusieurs d'entre-nous avaient choisi des photos similaires mais avec une histoire complètement différente : cela pouvait rappeler des souvenirs heureux ou tristes, ou encore symboliser un souhait.

Après la panique des premières secondes face à la caméra, les instants les plus émouvants ont été ceux d'écoute des autres, de leur histoire, voyant leur photographie, les retrouvant après leur passage les yeux légèrement humides. Cette expérience a permis de renforcer nos liens d'amitié, de partager une petite part de nos racines. Nous gardons un très bon souvenir de cette matinée où nous avons pu nous interroger sur qui nous sommes, d'où nous venons, et ce que c'est qu'être vrai, comme Rob-Jan nous le demandait.

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